Griveaux-Gate & galipettes

29/06/2020 @ 19:30

Cycle : 2020

REPRISE DU PROGRAMME – Cette séance était initialement prévue pour le samedi 14 mars 2020, soit un jour après la fermeture de

La clef revival

au public. Elle s’inscrivait dans la suite des évènements autour de Benjamin Griveaux qui paraissent lointains aujourd’hui ; il nous a toutefois semblé pertinent de maintenir cette séance.

Afin de prolonger la réflexion autour de l’affaire Griveaux, des films expérimentalo-onanistes issus du catalogue du

Collectif Jeune Cinéma

et de

What’s your Flavor?

seront projetés le lendemain du second tour des élections municipales, dont l’issue sera décisive pour La clef revival.

Ces auto-filmages érotiques prouvent que les artistes peuvent aussi s’insérer dans le débat public tout en assumant leur sexe et ce en parfaite conscience des conséquences que ce geste pourrait avoir. Rendons leur donc hommage, en espérant que Benjamin Griveaux puisse trouver de l’inspiration dans cette séance.
En présence de Derek Woolfenden
🎬 PROGRAMME 🎬
➢ AUTOPORTRAIT EN 3’23 de Cecilia Rodriguez, 2002, France, numérique, 3’
Autoportrait en 3’23 ne délivre qu’un morceau de corps, il s’arrête sur le geste sexuel, machinal, quotidien. Il interroge la représentation du corps féminin et sa sexualité.
➢ YO-YO/RATED de Derek Woolfenden, 2006, France, numérique, 19′
YO-YO/Rated est à la fois une installation et un patchwork d’images préexistantes : archives de la fête de l’humanité, journaux et jeux télévisés, émissions de variétés, films, dessins animés, défilé du 14 juillet, internet. L’installation présente deux amis se masturbant devant la caméra : ils sont en compétition, l’un des deux doit éjaculer avant l’autre et vaincre la confusion des images devant eux. Ils échouent tous deux et témoignent ainsi de l’impuissance aujourd’hui à s’affirmer tant sur un plan moral que social. C’est un peu l’éloge de la non-réussite, de l’échec total, de l’humiliation virile (l’un est en semi érection et l’autre ne bande même pas), de la régression volontaire et revendiquée pour renouer avec un état primitif, instinctif. Cette installation est comme un rite révélateur de nos tabous toujours en vigueur, mais sur un mode comique : cette performance n’arrive pas à se prendre au sérieux et ses protagonistes dénoncent, au fur et à mesure, tous les accessoires et le stratagème de la mise en scène pour combler l’impuissance généralisée, de l’acteur au réalisateur.
➢ LES SCIEURS / JOUIR MALGRÉ TOUT, OPUS 2 de Laurence Chanfro, 2005, France, numérique, 5′
Une masturbation avec un godemiché transparent, donnant une vision du sexe féminin bien particulière, a lieu pendant la diffusion en direct, d’un documentaire régionalo-macho …
➢ PORNATION de bruce, 2012, France, numérique, 10′
« Nous allons voir le magicien… »
➢ SOLITARY ACT #4 de Nazli Dincel, 2015, Turquie/USA, 16mm numérisé, 8’30 »
La cinéaste se filme masturbant l’objet du débat. Elle entend des voix revendiquant son corps, ses habitudes : les voix de l’environnement conservateur de son enfance. Le spectateur la sollicite lui aussi lorsqu’il la regarde pendant cet acte privé. Elle a neuf ans, puis douze. Elle observe des icônes populaires, négligeant la volonté de son corps, puis elle rejette le corps étranger, les objets à l’extérieur de son corps : munie d’une colère adolescente, elle refuse l’orgasme à tous sauf elle-même.
➢ STEIFHEIT I+II de Albert Sackl, 2007, Autriche, 16mm numérisé; 6′
Face à la caméra, le cinéaste se filme en train de se masturber et tente de maintenir une érection pendant plusieurs heures. À l’aide d’un processus de time-lapse, quatre heures deviennent trois minutes. Dix ans plus tard, il fait un remake en utilisant le même dispositif.
➢ THE APPLE de Emilie Jouvet, 2008, France, numérique, 6′
Eve se réveille au Paradis, trouve une pomme… et commet un délicieux pêché. Cette petite vidéo recrée l’atmosphère des films de pin-ups, mais la “Betty Page” n’est pas seulement une blonde, elle réinvente aussi la mythologie. The Apple créé un style qui mélange le genre du porno, du féminisme, du burlesque et du fétichisme.
➢ PIX de Antonio Da Silva, 2014, Portugal, numérique, 3′
Nous vivons une époque où Internet et les réseaux sociaux commandent nos vies. Les gays se sont déjà emparés des sites de rencontres et ont dépassé les plans habituels. Pour certains, les profils en ligne et les corps exposés nourrissent notre côté narcissique et exhibitionniste, alors que pour d’autres ils sont un voyeurisme en chasse sans fin. PIX est un défilement rapide d’images (des selfies sans visage) où 2500 hommes gays construisent une animation de trois minutes visant à représenter ce qui se déroule sur le « marché du désir ». Des milliers de corps masculins dans des poses typiquement masculines sont associées pour créer un corps unique en mosaïque.

Infos pratiques :

🕘 Ouverture des portes de La clef revival 🔑 à 19h30
Lancement de la séance à 20h00
34, rue Daubenton – Paris 5e
💰 Prix libre