28/01/2021 @ 19:30
de Roland Sabatier (en sa présence)
Cycle : 2021
1982 | France | 46'
Un homme, sans doute assis à la terrasse d’un café, qui se découvrira par la suite être un cinéaste, peut-être l’auteur lui-même, parle, comme dans une réflexion personnelle, des problèmes généraux et particuliers d’un cinéma novateur. Son monologue intérieur dérivera, à plusieurs reprises, sur des éléments de la réalité environnante, principalement le tournage qu’il peut suivre de sa place, d’un film commercial à gros budget – dans lequel jouent plusieurs vedettes internationales – dont certains faits particuliers détermineront dans son esprit des réminiscences précises de plans, d’images ou de scènes célèbres de l’histoire du cinéma. Cette rêverie, au sein de laquelle se mêlent pour se chevaucher sans cesse le présent, le passé et le futur de l’art de l’écoulement des reproductions, sera interrompue par l’intervention d’une journaliste à laquelle il avait donné rendez-vous pour répondre à une interview.
Le film s’achève dans la poursuite du monologue du personnage principal, au moment où, près de lui, sur les lieux où se déroule le tournage auquel ii assiste par hasard, un acteur joue sa propre mort, victime de la vengeance d’un autre protagoniste du film, sous le regard impuissant et désespéré de l’héroïne qui aimait secrètement les deux hommes.
Tel peut se résumer brièvement la trame de ce film dont les « images » sont réduites à l’énoncé des termes techniques propres aux différents cadrages des mouvements de la caméra.
Le film s’achève dans la poursuite du monologue du personnage principal, au moment où, près de lui, sur les lieux où se déroule le tournage auquel ii assiste par hasard, un acteur joue sa propre mort, victime de la vengeance d’un autre protagoniste du film, sous le regard impuissant et désespéré de l’héroïne qui aimait secrètement les deux hommes.
Tel peut se résumer brièvement la trame de ce film dont les « images » sont réduites à l’énoncé des termes techniques propres aux différents cadrages des mouvements de la caméra.
Depuis 1963, Roland Sabatier a réalisé plusieurs dizaines de films préoccupés, généralement, par la mise en doute des valeurs de cet art. Au-delà de ses premières réalisations, comme Les Preuves (1966), Évoluons (encore un peu) dans le cinéma et la création (1972), etc., ses films récents, comme Regarde ma parole qui parle (le) du cinéma (1982), Inachevés, à-peu-près et refus, avec portrait de dame (1981), Quelque part dans le cinéma (1982) ou Pour-Venise-Quoi ? (1994), ne sont souvent plus que des « films à exposer » — et non à projeter — qui développent cette démarche purificatrice vers ses conséquences les plus extrêmes, vers les limites au-delà desquelles un film ne ressemble plus à un film, pour imposer un cinéma novateur en limite du cinéma. À leur sujet, Frédérique Devaux, dans Le Cinéma Lettriste (1951-1991), indique « à quel point les apports lettristes en général, ceux de Sabatier en particulier, ont été de redoutables pressentiments du devenir de l’art. Il reste à discerner à quels degrés les novations de cette avant-garde ont infléchi le cours des productions contemporaines de réalisateurs extérieurs à cette formation, étant entendu que ces créations ont, le plus souvent, précédé la marche de la contemporanéité, à l’image de phares solitaires au milieu des vagues successives d’auteurs ».
Le catalogue raisonné de l’œuvre cinématographique de Roland Sabatier (1963-2013), présentée à la Cinémathèque française et dans les principaux festivals d’avant-garde, vient d’être publié dans son ensemble, en 2019, sous le titre de Œuvres de cinéma (1963-2013).
Le catalogue raisonné de l’œuvre cinématographique de Roland Sabatier (1963-2013), présentée à la Cinémathèque française et dans les principaux festivals d’avant-garde, vient d’être publié dans son ensemble, en 2019, sous le titre de Œuvres de cinéma (1963-2013).
PRÉCÉDÉ DE DEUX COURTS MÉTRAGES EN PRÉSENCE DES REALISATEURS.TRICES :
APPARITION D’UNE DISPARITION
Anne-Catherine Caron
Film infinitésimal (2007) 2’ 27’’, constitué d’une unique photographie montrant Isidore Isou et A.-C.Caron lors du festival Milano-Poesia, en juin 1985, à la Rotonda della Besana de Milan, sur laquelle la réalisatrice énonce des extraits de « La Créatique ou la Novatique » en invitant les cinéphiles à imaginer l’apparition de la disparition du créateur du Lettrisme dans le Cosmos et pour l’Eternité.
Anne-Catherine Caron
Film infinitésimal (2007) 2’ 27’’, constitué d’une unique photographie montrant Isidore Isou et A.-C.Caron lors du festival Milano-Poesia, en juin 1985, à la Rotonda della Besana de Milan, sur laquelle la réalisatrice énonce des extraits de « La Créatique ou la Novatique » en invitant les cinéphiles à imaginer l’apparition de la disparition du créateur du Lettrisme dans le Cosmos et pour l’Eternité.
DU CERCLE AU CERCLE OU RIEN MAIS PAS LES DEUX (RÉSOLU)
Film de Hugo Bernard
Indécision suivie de son abolition entre un échelonnage déjà fait (DU CERCLE AU CERCLE, 1’28, Extd. Production, 2015) ou (exclusif). Œuvre excoordiste polythanasique d’hésitation résolue. Extd. Production, 2020. 1’ 51’’. Bref métrage où le réalisateur doit choisir entre un court film excoordiste ciselant déjà fait et le rien, la souris de son ordinateur, après quelques déplacements qui illustrent une vive hésitation, finit spontanément par mettre un terme à l’indécision afin d’opter pour le néant a-téïsyniste.
Film de Hugo Bernard
Indécision suivie de son abolition entre un échelonnage déjà fait (DU CERCLE AU CERCLE, 1’28, Extd. Production, 2015) ou (exclusif). Œuvre excoordiste polythanasique d’hésitation résolue. Extd. Production, 2020. 1’ 51’’. Bref métrage où le réalisateur doit choisir entre un court film excoordiste ciselant déjà fait et le rien, la souris de son ordinateur, après quelques déplacements qui illustrent une vive hésitation, finit spontanément par mettre un terme à l’indécision afin d’opter pour le néant a-téïsyniste.
Infos pratiques :
🕘 Ouverture des portes de La clef revival 🔑 à 19h30
Lancement de la séance à 20h00
34, rue Daubenton – Paris 5e
💰 Prix libre